Marrakech, 2007, Inscrit depuis quelques temps sur Adult Friend Finder, les touches étaient rares. A tel point que j’ai « liké » un profil dont la photo trop sage ne mettait pas en valeur la jeune femme. Les traits tendus, elle paraissait plus vieille que son âge. La photo paraissait prise dans un quelconque colloque officiel. Son annonce est succincte mais bien écrite. Bien loin des « je cherche un home qui sora me combler. Biz» ou « prete a tou, je veu decouvrir ». Je me lance donc. Les augures sont en notre faveur car après un premier contact, nous nous sommes retrouvons a dialoguer. Le courant passe. Une femme au parlé limpide, à la culture étendue et ouverte d’esprit. Il est 22h, presque l’heure de l’apéritif à Marrakech. On vit la nuit la bas. Notre conversation est tellement à bâton rompu que les limitations du clavier deviennent insupportables.
Je lui propose simplement de boire un verre au Café de la Poste, institution autant gastronomique que loungesque de la ville rouge, essentiellement fréquentée par les expatriés et leurs amis marocains. Ni une, ni deux, elle accepte. Il lui faut 20 minutes pour s’y rendre en voiture. Moi, deux minutes à pied. Je suis fatigué. De plus que je sais que si souvent femme varie, les marocaines sont encore pire. Je ne me fais aucune illusion mais je file sous la douche quand même. 22h30. Enfoncé dans un des sofas moelleux à l’étage, je sirote un café. Mauvais pour l’haleine mais nécessaire pour moi. Je lui ai envoyé un sms pour lui dire ou je suis. Pas de réponse. 10 mn de retard. Puis Quinze. Soudain, une forme bondissante apparaît devant moi avec un grand sourire. Quelle belle surprise. Elle paraît beaucoup plus belle que sur son profil. Grande, mince, cheveux de jais qui coulent sur ses épaules. Habillée en pantalon et bottine de trek, chemisier informe mais laissant entrevoir un joli décolleté. Je suis étonné par cet apparat mais c’est habituel ici. Les marocaines évitent de se mettre trop en valeur pour tromper les regards inquisiteurs de leurs congénères. Mais la, elle donne l’impression de revenir carrément d’une promenade dans le désert. Elle s’assoit face à moi et me déshabille du regard, toujours avec ce large sourire que je lui rends. Elle paraît décontractée, sure d’elle. Tout à fait le contraire des autres filles que j’ai pu rencontrer et qui ne peuvent s’empêcher de jeter un œil à droite ou à gauche en se demandant ce que pense les autres de sa présence. Elle s’en fout. On reprend notre conversation la ou nous l’avions laissé. Tout y passe : le business, nos métiers, la religion, la culture marocaine et surtout la place de la femme marocaine dans la société musulmane. Elle se considère comme une femme libre de tout contingence. Sa culture sur son propre pays est impressionnante. J’ai appris beaucoup auprès d’elle. Une perspective qui m’ouvre l’esprit. Elle ne se départ pas de son joli sourire, vivante, vibrante. Ses paroles m’envolent sur sa vie passée mais son regard m’ancre dans le présent. Pleins de sous entendus. On parle sexe. Elle m’apprend aimer les femmes autant que les hommes et le justifie par un aspect underground culturel ou dans un pays machiste, la proximité entre femmes est plus forte dans le secret des alcôves de hammam. On continue sur ce thème. Chaque aveu, chaque envie soulignée par une anecdote historique. Je l’écoute la plupart du temps, ne la relançant que de courtes phrases que j’espère pertinentes. Le temps passe. Le Lounge ne va pas tarder à fermer. Elle commence à ralentir son débit de parole pour laisser plus de place à son regard de braise. Elle veut que ce soit moi qui prenne l’initiative. Elle s’attend à ce que je lui propose de boire un verre chez moi. La note arrive sur notre table. Elle se penche pour faire semblant de s’intéresser au montant. J’ai la facture entre les mains, je lève mes yeux sur elle. - J’ai bien une idée… - Vas-y, m’intime t’elle. - Tu vas aux toilettes, tu enlèves ton string et tu reviens me le mettre dans la poche pendant que je règle la note. Ses yeux s’écarquillent de joie non dissimulée. -Et ? - Tu me suis. -Ok. Elle se lève et disparaît en virevoltant. Vu qu’elle a des bottines à lacet, un pantalon et qu’elle voudra se rafraichir, je me doute que cela va prendre un peu de temps. Je savoure ce moment. Je suis très surpris de la voir revenir assez rapidement. Survoltée, pétillante. Cette fois, elle s’assoit près de moi, elle me pose un baiser rapide sur les lèvres tout en me fourrant son string entre les mains. Je fais disparaître l’objet dans la poche intérieure de ma veste. Elle est collée à moi, se mord un doigt, le regard toujours aussi brillant. - Comment te sens-tu ? - Super bien. Libre. Comment dire…gravement excitée. Je la prends par la taille nonchalamment. Son corps est souple, sensuelle. - On y va ? J’acquiesce. - On va chez moi. - Oui. Nous marchons dans les rues de Marrakech. Elle marche vite, en faisant de petits bonds. - oh c’est génial. Je n ‘aurais jamais pensé qu’un truc comme ça me ferait sentir aussi bien. Je souris, aussi heureux qu’elle de voir l’effet qu’une chose aussi simple puissent lui faire cet effet. - J’ai envie de faire l’amour. C’est encore loin ? - Oh oui, au moins 100 mètres. Tu crois que tu vas pouvoir tenir ? - Je ne sais pas. J’ai besoin de prendre une douche avant tout. - Bien sur. Une chose est sure à Marrakech, on ne s’amuse pas à embrasser, et encore moins caresser voire plus, à l’extérieur. L’exhibition se limite aux danseuses du ventre dans les établissements. Je fais même une parenthèse : on ne s’amuse pas non plus à baiser dans le désert à cause des scorpions, serpents et autres faune locale qui pourraient s’avérer dangereux. Donc tout se fait « derrière les portes ». Porte d’entrée, appel de l’ascenseur qui paraît comme interminable. On entre enfin dans l’ascenseur. Elle trépigne. La porte de l’ascenseur se ferme si lentement. Et la je m’abat sur ma proie. Baiser fougueux, mes mains qui parcourent tout son corps. Elle se laisse faire presque étonnée de mon changement d’attitude. Elle sent mon excitation qu’elle avait peut être eu du mal a détecter derrière mon masque de galant homme. Le galant se transformant en bête. Cette fois, le cinquième étage arrive trop vite. Son chemisier est ouvert, ses cheveux défaits. Elle me suit. J’ouvre la porte. Nous entrons mais je n’allume pas la lumière. Les fenêtre ouvertes laissant passer un peu de luminosité. Je lui prends la main et elle me suit docilement. J’ouvre la porte de la salle de bains. Allume. - Voilà la douche. - Super. Je serais rapide à moins que tu m’accompagnes. - A voir. Laisse moi t’aider. Je me mets à genoux pour défaire des chaussures. Putain de lacets. Comment a t’elle fait pour être aussi rapide ? Elle a un petit rire. - Je n’avais pas prévu ça. J’y arrive tout de même, la déchausse. En me relevant, je caresse ses cuisses puis la serre mes bras pour un baisé passionné. Elle est très excitée, se colle et ondule contre moi. Elle plaque son pubis contre mon sexe. Je lui caresse les fesses et elle commence à gémir. Son chemisier tombe à terre pour révéler une petite poitrine ferme dans une jolie clarté perpendiculaire que la porte de la salle de bains laisse passer. Je lui suce les tétons et elle râle. Je stoppe pour la regarder dans les yeux. Je pose mes mains sur sa ceinture et commence à la défaire. - Alors, mademoiselle, il paraît qu’on ne porte pas de culotte ? -Nooon. Mon pantalon doit être trempée. Tout défaisant le bouton puis baissant sa fermeture éclair, je constate effectivement que l’entrejambe est humide. Je baise son pantalon jusqu’au genoux et elle ne peut s’empêcher de soupirer. - Bon, je vais prendre une douuuuuch…. Elle n’arrive pas à terminer sa phrase car ma main a déjà prit possession de son con. Elle est trempée. J’écarte ses grandes lèvres, glisse un doigt pour trouver le clitoris. Elle sursaute et s’accroche à moi. Je descend et lui engouffre mon doigt dans sa chatte. Elle donne un coup de rein pour accentuer ma pénétration en gémissant. Elle se liquéfie dans ma main alors que je la branle fortement. Elle halète proche de la jouissance. Je ralentis le mouvement et ressort mon doigt. Je prends une voix distante. - Bon, alors, cette douche ? Mon geste et ma voix lui ont effectivement fait l’effet d’une douche froide. Elle doit croire que je ne la trouve pas suffisamment propre à mon goût. Elle se baisse pour finir d’enlever son pantalon. C’est un slim, toujours difficile à enlever. Elle se retourne pour prendre appui contre le mur se débattant dans une allure bien peu érotique. La lumière flatte sa croupe. Un beau cul rond. Je reprends ma voix froide. - Je t’ai menti. Elle se fige. - Je n’ai pas l’intention de te laisser prendre ta douche maintenant. Je lui donne une bonne claque sur les fesses. Elle hoquète de surprise mais ne bouge pas. Je la plaque contre le mur et lui malaxe les fesses. Elle lâche son pantalon encore sur ses chevilles. Elle est entravée naturellement. Elle passe ses mains entre le mur et son front. Je force un peu sa nuque en reculant son bassin. J’alterne caresses et petites fessées. Elle s’exprime en passant de gémissements à petits cris. - Cambre toi. J’ouvre mon pantalon et caresse son sillon avec mon sexe raide depuis longtemps. Elle soupire, se cambre, s’offre. Tout en continuant de faire glisser ma queue sur sa raie trempée, je prend un préservatif dans ma poche intérieure, le déchire d’une main et l’enfile. Je la pénètre sans ménagement. moins pour affirmer ma domination que parce qu’elle est ouverte, offerte, dégoulinante et qu’elle a envie de ça. Elle m’accueille en elle en se cambrant encore plus et poussant de grand gémissements. Je m’accroche à son bassin et lui donne de violent coups de queue. Je la sent se tendre, prête à jouir. Elle devait avoir envie depuis longtemps pour être au bord de l’orgasme aussi rapidement. Je sens que je vais jouir aussi. Mon sexe se gonfle encore plus, je me tends. Elle le sent et mon orgasme déclenche le sien. Je la tiens pendant que je ralentis mes allers-retours. Nous sommes luisants de transpirations. Les bruits de la ville nous parviennent à nouveau. Elle se retourne chancelante et se met dos au mur. Nous nous embrassons. Elle sourit. On regarde autour de nous. Ses vêtements épars et son sac éclairés par la lumière de la douche qui nous aveugle presque. On se regarde l’un l’autre et l’on sourit au ridicule de notre situation avec nos pantalons qui nous emprisonnent les chevilles. -Bon, alors, je l’ai méritée cette douche ou pas ? - Je t’accompagne. Nous avons passé la nuit ensemble, refait l’amour bien sur. Nous nous sommes revus plusieurs fois en toute amitié, sans tomber amoureux mais pas sans sexe. Nous ponctuions toujours nos ébats par de grands débats philosophiques. Quand on s’appelait, nos invitations mutuelles commençaient toujours par « est-ce je peux venir prendre une douche chez toi ? ». Cette femme à l’esprit libre est une militante de la liberté de la femme au Maroc mais ses combats l’ont meurtrie, usée. Quelques temps plus tard, elle m’a apprit qu’elle avait fermé son entreprise. Son téléphone est devenu muet. Inquiet j’ai tenté de la joindre par divers moyens. J’ai reçu un appel des mois plus tard du téléphone d’un ami à elle. Elle m’a apprit qu’elle avait rejoint une communauté hippie dans un coin reculé du Maroc. Epuisée par ses combats, elle aspirait à la tranquillité. Je n’ai plus eu de nouvelles. Elle aurait pu être une grande dame politique. Sa culture, sa vision a 20 ans d’avance. J’espère qu’elle va bien et je l’embrasse virtuellement.
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Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
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