0 Commentaires
Il fut un temps où je prenais des douches à l’eau froide et n'avalais aucun antidouleur même quand le dentiste m’a enlevé une dent de sagesse. La pratique des arts martiaux (ninjutsu et shugendo) m’avait donné la capacité de contrôler mon corps. Mais ça, c’était avant. Car depuis, une douche bien chaude me paraît essentielle et j’hurle quand je me tape le doigt avec un marteau. C’est mon côté diplomate : j’aime avoir un comportement humain vu que je suis encore obligé de vivre au milieu d’eux pour quelques temps. J’ai cependant gardé une très bonne résistance à la douleur sans être apte à la transformer en plaisir. Je ne suis donc pas masochiste physique (même si je suis un masochiste social en voie de réadaptation). En séance, j’ai pour habitude de démontrer à la soumise que le même coup m’est tout à fait supportable alors qu’elle glougloute comme une dinde (surtout ficelée). C’est le petit bonus « domination mentale avec humiliation » ajouté au jeu d’impacts. Pourtant, il y a quelques jours, en discutant avec une amie masochiste (en plus d’autres capacités dont la mousse au chocolat et la jouissance fontaine apparemment, bien que les deux ne soient pas liés), elle a prononcé le mot « cathartique ». Et j’ai eu un flash. Je me suis souvenu d’une expérience masochiste où j’avais aimé la douleur par obligation. Quel choc ! Je dois avouer que je suis toujours attiré par le côté transgressif. J’aime à pousser au delà des petites limites. Ainsi, si je suis toujours friand de partager ma philosophie avec d’autres adeptes, je ne me manque pas d’être attiré par les complètes béotiennes. Comme me l’avait dit une amie intime : « faire de l’inception ». Planter la graine du BDSM dans l’esprit de femmes « innocentes ». Il faut d’abord déterminer celle qui a le potentiel, puis aborder le sujet. Anecdote … Il est tout à fait évident que je « souffre » de donjuanisme (besoin pathologique de séduire) et de scopophilie (ou voyeurisme : tout l’esprit devient une zone érogène).
Les deux associés poussent à une habitude particulière : le réflexe de reluquer, calibrer, regarder toutes les femmes qui passent et à imaginer comment les séduire. Ma scopophilie ne s’arrête pas là : elle me pousse à parier sur la position préférée de la cible, sa zone la plus érogène, son type de gémissement. Comme un radar ouvert en permanence. Ajoutons à à ce voyeurisme exacerbé le besoin de plaire, d'accrocher l’attention, de laisser un trace dans l’esprit, le tout alimenté par des techniques de manipulation bien apprises pour attirer, déstabiliser et séduire, vous avez là le portrait d’un prédateur cynique, sans scrupule, capable de s’adapter à son environnement pour piéger une proie. Si on s’arrête à l’aspect symptomatique, c’est que l’on pourrait conclure. Pourtant, je suis un empathe, juste un mouton déguisé en loup au milieu de la meute. On m’a posé cette question : libertinage et BDSM, lequel découle de l’autre ?
J’ai souris tout d’abord. Puis je me suis rendu compte que la question en fait n’était pas si bête. Car elle sous entend, si par hasard il y a une réponse, que l’un serait soit supérieur à l’autre, ou que l’un serait l’évolution de l’autre. Et cela pourrait être une piste à l’évolution : devenir BDSM puis libertin ou l’inverse. Malheureusement la réponse à cette question est : aucun ne découle de l’autre. Ils se sont toujours côtoyés depuis la nuit des temps. Et leur grand malheur c’est d’avoir des outils communs. En l’occurrence, outre le matériel, je parle de mains, bouche et organe sexuel. Ces mêmes qui nous permettent de procréer et d’assouvir des besoins naturels. Remontons le temps… |
Auteur
Ethan, adepte du BDSM, dominant, explorant une philosophie humaniste au travers d'une pratique socialement en marge. Archives
Novembre 2023
Catégories
Tous
|